Sur un navire, la règle impose au capitaine de tenir un journal de bord. Le Grog ne fait pas exception et, au cours de ses maintes années d'existence, pas une semaine n'a débuté sans qu'une entrée soit ajoutée au journal. Pas par le capitaine, il n'y en a pas à bord du Grog, mais par l'un des administrateurs, de quart à ce moment là. Tranches de vie d'un site web...
Hebdo du lundi 6 mai 2013La conférence sur le jeu de rôle se passait bien. Après un début un peu timide, les questions avaient commencé à fuser de toutes parts, tant de néophytes que de rôlistes endurcis, de jeunes que de vieux, d'hommes que de femmes. Les intervenants n'avaient pas le temps de souffler : les auteurs présents (Brand, Bob Darko et Sempaï) n'avaient pratiquement pas le temps de parler de création de jeu de rôle, et les gens du Grog venus pour l'occasion (Docteur Fox et Hervé) parlaient de tout - à tel point que le micro restait souvent entre eux - sauf du Grog ! Parler pouvait d'ailleurs s'entendre dans un sens très large : des personnes malentandantes étaient là, très intéressées, et un interprète en langue des signes faisait le lien entre elles et les intervenants. Ses mains et les expressions de son visage allaient et venaient à un rythme effréné qui forçait l'admiration. En particulier quand le jeune de sans doute moins de quinze ans s'était mis à détailler diverses anecdotes d'une partie avec son frère et son cousin... Au premier rang, une personne sourde posait question sur question en langue des signes, traduite ensuite en mots par l'interprète. Bref, la conférence était un succès, et, de même que l'on trouvait parfois des tables avec des aveugles, certains intervenants en venaient à imaginer des tables avec des malentendants. Voire même des tables où la langue des signes jouait un rôle (le lancement de sortilèges ?), ce qui motiverait certainement les participants à apprendre cette langue. D'ailleurs, un jeu de rôle avait été financé pour apprendre le coréen, alors pourquoi pas la langue des signes ? Le jeu de rôle n'a pas d'autre limite que celles que l'on se donne - cette phrase fut répétée plus d'une fois lors de la conférence. Devant la virtuosité de l'interprète, je ne pouvais m'empêcher de me demander comment il faisait pour parler de concepts imaginaires et de mots ou expressions inventés. On peut faire du lettre à lettre en langue des signes, mais ce n'est pas pour autant très parlant. Tiens, comment ferait-il pour l'historique de la semaine dernière ? Oui, j'aimerais bien le voir annoncer qu'on a eu une nouvelle gamme, Leverage, et des fiches pour Fighting Fantasy, Hidden Invasion, Sombre, Nothingness et L'Appel de Cthulhu. Et ensuite demander à une personne sourde de retranscrire ce qu'elle a compris par écrit... (1022 jeux, 10357 ouvrages, 16 systèmes, 13826 critiques, 439 jeux amateurs, 965 éditeurs, 1913 bios, 3865 utilisateurs) |