Hebdo du lundi 8 juillet 2013

Lors de la fête donnée en leur honneur à leur retour, les aventuriers avaient détaillé leurs exploits sous la forme d'un spectacle : tandis que Drilun narrait leurs aventures, Geralt mimait les moments-clés tandis que d'autres ajoutaient parfois des effets sonores à l'aide d'instruments. Ils tenaient à donner le plus grand effet à leur prestation : cinq seigneurs nordiques étaient maintenant prêts à lancer une guerre contre les Sagaths, mais le sixième et plus puissant, Atagavia, était encore très réservé, pour ne pas dire plus. L'histoire terminée, ce dernier prit la parole.

- Bravo pour votre prestation, de nombreux bardes pourraient prendre exemple sur vous. Vous avez accompli cinq quêtes difficiles. Pourriez-vous les résumer une dernière fois ?

- Alors, commença Geralt, nous sommes d'abord aller chercher des prisonniers nordiques dans un repaire orc de Mirkwood. Tous ont été récupérés, dont la petite-fille du prince, et les orcs ont été entièrement éliminés.

- C'est vrai, mais votre semi-homme a été mortellement blessé par une flèche lancée par les ennemis à qui les orcs avaient remis les derniers prisonniers. Il a mis un mois à s'en remettre, et d'après ce que j'ai cru comprendre il a fallu votre meilleure magie pour ne pas le perdre.

- C'est un fait, une malheureuse flèche perdue... Ensuite, pour le seigneur Mahrcared, nous avons réussi à repérer une grande tribu d'orientaux, à éliminer leurs sentinelles et à faire fuir leurs chevaux. L'armée nordique n'en a ensuite fait qu'une bouchée.

- En effet, l'interrompit Atagavia, mais les éclaireurs de Mahrcared ont failli ne pas voir votre signal sous la pluie. Taurgil et vous-même étiez encerclés par l'armée d'ennemis, et vous n'auriez pas tenu longtemps. Vous avez eu beaucoup de chance.

- Oui, bon. A Ilanin, nous avons abattu le chef des orientaux, un redoutable guerrier armée d'une arme ténébreuse et magique, ainsi qu'un puissant sorcier. Et nous avons fait fuir toutes leurs troupes, à six contre des centaines !

- Mais Taurgil a eu la poitrine traversée par l'arme du chef, à deux doigts de son coeur m'a-t-on dit. Et vous étiez séparés, menacés de partout, physiquement comme magiquement. Votre victoire sur le fil du rasoir apparaît une fois de plus comme un coup de poker.

- Hem. Pour les Gadraughts, nous avons pénétré en territoire ennemi pour sauver cent cinquante prisonniers nordiques des griffes d'un terrible culte dirigé par trois sorciers et un homme-vampire, culte qui comprenait un millier d'ennemis. Les prisonniers sont saufs et les ennemis sont morts ou en fuite.

- Mais le vampire vous a mortellement blessé et vous êtes resté inconscient près d'une journée, j'ai cru entendre. Et vous tous n'avez dû votre survie qu'à l'arrivée de l'armée des Gadraughts en toute dernière extrémité, alors que vous arriviez à la frontière malheureusement bloquée par une armée.

- Ils sont en effet arrivés juste à temps. Enfin, nous avons trouvé les assassins qui se faisaient passer tantôt pour des nordiques et tantôt pour des orientaux, laissant Itanulf et les siens au bord d'une guerre avec les Asdriags. Les assassins sont morts ou en fuite et la paix a été restaurée.

- Mais vous oubliez de dire qu'ils ont surpris et attaqué vos deux éclaireurs, avec en prime leur chef monté sur une redoutable créature ailée. Taurgil et Vif n'ont dû leur survie qu'à une magie étrange venue d'on ne sait où, je n'ai d'ailleurs pas bien compris cette partie que vous avez très peu détaillée. Non vraiment, votre plus grand exploit est sans doute d'avoir autant de chance et d'être tous encore en vie. Comment pourrais-je lancer mes hommes dans ce qui me paraît être un terrible jeu de hasard ? Qu'est-ce qui pourrait me pousser à prendre de tels risques pour les miens ?

- Hé bien, nous avons ramené de chez nos ennemis une nouvelle gamme, Mummy : the Curse, et de nombreuses fiches pour Vampire : le Requiem, RuneQuest, le Monde des Ténèbres [2004], Loup-Garou : les Déchus, AD&D, Savage Worlds, L'Appel de Cthulhu et Black Crusade. Entre autres choses. Et il y en a bien d'autres encore en réserve, je peux vous le garantir.

- Mais pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt, dit Atagavia dont le regard s'éclaira. Qu'on selle mon cheval, nous partons sur l'heure !

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