Sur un navire, la règle impose au capitaine de tenir un journal de bord. Le Grog ne fait pas exception et, au cours de ses maintes années d'existence, pas une semaine n'a débuté sans qu'une entrée soit ajoutée au journal. Pas par le capitaine, il n'y en a pas à bord du Grog, mais par l'un des administrateurs, de quart à ce moment là. Tranches de vie d'un site web...
Hebdo du lundi 1er septembre 2014Jour après jour, ils avaient lutté contre les éléments, les prédateurs, les attaques ennemies. Jour après jour, ils avaient avancé, en dépit du froid, de la faim, de la fatigue. L'épuisement était tel que maintenant, c'était heure après heure que de continuer à avancer était un exploit. Et pourtant, malgré les pertes, les combats et les difficultés, les survivants marchaient encore. Traînant leurs maigres possessions, les femmes et les enfants persistaient à mettre un pied devant l'autre, sans fin. Les guerriers survivants, à bout de munitions ou presque, fouillant les forêts à la recherche de tout ce qui pouvait se manger, maintenaient une garde vigilante sur les flancs de la colonne. Mais ils savaient que l'ennemi les cherchait encore. Il les chassait depuis longtemps, ayant détruit les villages, pillé les ressources, et il ne se résignait pas à les voir s'échapper. Longtemps le conflit n'avait eu que la forme d'escarmouches, chacun allant piller un peu le voisin, avant de se retrouver dans la position inverse quelques mois après. Mais l'arrivée d'un grand chef de guerre avait tout changé. Empli de haine, il avait lancé les siens dans une lutte pour l'extermination. Assemblant de véritables armées, pénétrant de plus en plus loin dans les territoires adverses, il avait ravagé les cultures, détruit ou volé le bétail et les réserves pour l'hiver. Et maintenant que ses ennemis vaincus cherchaient le salut dans la fuite vers les montagnes inhospitalières, il ne pouvait les laisser s'échapper. Pas de pitié, pas de pardon. Pas de survivants, qui puissent un jour venir reprocher aux humains ce qu'ils avaient fait. La suprématie des hommes devaient être totale, et ces barbares d'orcs n'avaient plus de place en ce monde. Et pourtant, les guerriers orcs continuaient à pousser en avant ce qui restait de leurs familles. Il existait un sanctuaire presqu'oublié dans ces montagnes. Bien entendu il ne serait protégé des envahisseurs humains ni par son côté sacré ni par son ancienneté. Mais la vallée secrète qui l'abritait était inaccessible à ceux qui ne connaissaient pas les chemins cachés. Et là-bas, une magie datant des temps de la création résidait encore. Elle permettait à ceux qui payaient le prix exigé par le gardien aveugle de rejoindre un autre monde. Mais ce prix n'était pas de l'or ou des pierres précieuses. Ce que le gardien voulait, c'était du savoir. Et les orcs avaient assemblé ce qui leur restait, des documents précieux que les assistants liraient au gardien. Ensuite, si cela lui semblait suffisant, il ouvrirait une dernière fois la porte entre les mondes. Il y avait un rouleau de tissu brodé représentant la race maudite et depuis longtemps éteinte des vampires, deux carnets de voyage d'un explorateur d'autres mondes, le chant de mort d'une princesse oubliée, un rouleau d'écorce de bouleau peint de figures de loup-garous, et un ouvrage laissé par un groupe de mages dont l'ancienneté se perdait dans les brumes du temps. Cela devait suffire, il le fallait ! (1073 jeux, 11003 ouvrages, 23 systèmes, 14617 critiques, 461 jeux amateurs, 996 éditeurs, 2010 bios, 4228 utilisateurs) |