Hebdo du lundi 14 février 2011

Geralt galopait, seul. Il avait voulu partir en catimini, mais à l'orée de la forêt, les gardes avaient trop bien fait leur boulot. Un gars suspect, dans une cape noire qui masquait ses traits, au petit matin ? Il n'allait quand même pas attaquer ses propres gardes, alors il s'était montré à eux. Ils l'avaient laissé passer en lui souhaitant une bonne route, mais maintenant, tout le monde serait au courant de son départ avant le soir. Vous imaginez, le capitaine flemmard qui ne se lève jamais avant midi, partir avant l'aube ?! Sûrement que ça devait être important...

Arrivé à la Grande Route de l'Est, il avait continué sur la route pavée le long de la vallée de l'Eau. Puis le Pont des Arbalètes, la vieille forêt et les Galgals sur sa droite, et Bree enfin, en soirée. Le lendemain, vu les quelques individus louches qu'il avait repérés à l'auberge, il ne prit aucun risque et il se fit violence à nouveau : au point du jour il était parti. Il prit vers le sud mais bifurqua pour arriver au manoir de Pelendur, baron des Tyrn Gorthad. L'homme, un Dúnadan d'une grande noblesse de sang et d'esprit, l'avait aidé par le passé, il allait à nouveau le solliciter pour ses conseils éclairés.

Il fut bien accueilli, et devant une âme aussi pure et bienveillante, il ne put s'empêcher de se confier entièrement. Il devait d'urgence aller à Tharbad pour une mission secrète, seul, malgré les bandits, les orcs, les rôdeurs d'Angmar, et sans doute un loup-garou et quelques sorciers. Et surtout, il devait traverser une zone presque désertique. Or lui, le chef des assassins de Tharbad, était incapable d'allumer un feu ou de trouver des baies pour se nourrir, et il avait même oublié de prendre une tente - il n'était même pas sûr de savoir la monter... Ce que c'était que d'être flemme comme lui !

Sa mission ? Transporter le trésor du Grog de la semaine passée : une nouvelle gamme (enfin !), Clockwork & Chivalry, et quelques fiches supplémentaires pour Champions et Hero System. Un trésor ridicule comparé à d'autres fois, mais suffisant pour déchaîner les passions. Pelendur parla alors à quelqu'un d'invisible à haute voix, et sa sœur Pelenwen entra : elle avait suivi toute la conversation en secret ! Finalement, Geralt se demanda si son trésor n'était pas trop tentant, même pour ces gens-là : leur sourire était-il de la bienveillance ou de la cupidité ? Il eut un frisson dans le dos...

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