Sur un navire, la règle impose au capitaine de tenir un journal de bord. Le Grog ne fait pas exception et, au cours de ses maintes années d'existence, pas une semaine n'a débuté sans qu'une entrée soit ajoutée au journal. Pas par le capitaine, il n'y en a pas à bord du Grog, mais par l'un des administrateurs, de quart à ce moment là. Tranches de vie d'un site web...
Hebdo du 14 juin 2021Il paraît qu'être explorateur des terres connues et inconnues est un métier du passé. On dit même qu'il n'y a plus rien à dire sur le monde qui nous entoure, que tout a été décrit et que fouiller davantage n'est que pure perte de temps. Comme si les enseignements de anciens ne pouvait être remis en cause. Et pourtant, certains rejoignent le très dangereux Dare-Luck Club et osent sauter le pas. Il réitèrent les exploits de passé, marchent dans les pas des premiers explorateurs. Voire, pour les plus audacieux, tracent leur propre route en dehors des sentiers trop bien connus. Ce n'est pas parfait, certains peuvent commettre des erreurs, mais l'esprit de la découverte reste là. C'est pour ça qu'on en trouve toujours sur les Routes de l'Empire de l'imaginaire, à réécouter les Légende des Cerisiers et celles des aventuriers. C'est pour ça que certains osent le Dit des Ténèbres. Car bien sûr, il est plus facile de ne passer que dans les plus merveilleuses contrées du multimonde. Pourquoi se risquer ailleurs, la vie est si courte, et c'est rendre hommage à ce qu'il y a de meilleur. Ces merveilles ont le pouvoir d'inspirer les explorateurs et les poètes, elles révèlent le meilleur d'eux même. Cependant, quelques rares fois, certains tentent de se risquer dans les parties les plus sombres du monde, pour s'assurer que l'interdit qui pèse sur eux est mérité. D'autres, tout aussi rarement, osent lever le voile de ce qui a émerveillé les anciens, quitte à y trouver la part d'ombre que le temps a fait oublier. Ils entrent alors dans un monde sauvage. Mais on sait qu'il en est ainsi lorsque l'on joue les Cartes de l'Aventure. Nos Action et États seront jugés par les sages de bibliothèques qui, paradoxalement, sermonnent ces nouveaux explorateurs quand ils apportent des précisions inattendues. Plutôt que de se pencher sur ce nouveau regard, ils préfèrent fermer les yeux et jeter l'anathème sur ces nouveaux explorateurs. Ils n'hésiteront pas à les accuser de n'être jamais sortis de leurs bibliothèques, de s'être fourvoyés, de s'être perdus en route et de ne même pas s'en être rendu compte. Ils en appelleront à l'argument d'autorité des anciens cartographes. Mais si ces cartes ne mènent pas les contemporains où elles sont sensées les guider, est-ce de la faute du voyageur ou de la carte ? Le voyageur n'est-il pas légitime pour dire "je n'ai pas trouvé ce que cette carte me promettait" ? Mais non, il faudrait ne rien dire, ne pas porter de regard neuf sur le passé, ne pas tenter de comprendre pourquoi tel ou tel contrée a traversé le temps et est devenu une terre de légende. Il faudrait invoquer les Ogres de Gel et figer le passé en répétant à l'envi les louanges des anciens explorateurs, jusqu'à oublier pourquoi on répète celles-ci. Il faudrait se bercer dans ce rassurant Écho Éthérique qui nous confirme que notre vision du passé est la bonne, qui nous berce dans un doux rêve où les pilliers de notre imaginaire sont dénués de défauts. Mais aimer, n'est-ce pas aussi aimer malgré ou pour ces défaut ? Et est-ce que le monde était mieux avant, ou est-ce nous qui étions mieux avant …quand nous avions 20 ans ? C'est ce que les explorateurs essaient sans cesse de découvrir, de comprendre, d'analyser...
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