Sur un navire, la règle impose au capitaine de tenir un journal de bord. Le Grog ne fait pas exception et, au cours de ses maintes années d'existence, pas une semaine n'a débuté sans qu'une entrée soit ajoutée au journal. Pas par le capitaine, il n'y en a pas à bord du Grog, mais par l'un des administrateurs, de quart à ce moment là. Tranches de vie d'un site web...
Hebdo du lundi 3 juin 2013El Presidente inspectait les troupes avant l’abordage. Sur le quai rutilant de l’Aetherycum Grog, l’équipage en scaphandre autonome complet s’apprêtait à se lancer à l’assaut du vaisseau fleuri des Aethernites. Chaque matelot respirait à travers un assortiment de tuyaux de cuivre reliés tant à des filtres respiratoires qu’à des alambics sophistiqués distillant des drogues de combat opiacées, et chaque matelot était armé jusqu’aux dents : des fusils radiothermiques à impulsions newtoniennes équipés de baïonnettes chauffées à blanc par quatre condensateurs de Frizzle-Gaucher, des vibro-haches agitées par double propulsion vapeur, une médaille du Grog d’or bénie par leur chapelain, et sertie de minuscules runes narrativistes évoquant les 10 000 couvertures du vaisseau. Les Aethernites allaient défendre jusqu’à la dernière goutte de leur sève empoisonnée les trésors contenus dans leur cale, mais les pirates de l’espace ne pouvaient pas les laisser emporter dans le néant leurs ouvrages apocryphes tels que les nouvelles fiches de la semaine 22 pour Warhammer, Défis Fantastiques et Pathfinder. Fiches censées contenir de sombres secrets, notamment les mots noirs de l’apocalypse, seuls capables de museler la création de TGCM lors de l’imminente fin des temps. El Presidente commença son discours en brandissant les lettres de marque royales qui autorisaient le vaisseau pirate à écumer les mers pour compléter sa collection, et l’équipage savait qu’il saurait les galvaniser : «Quand les astres vont s’aligner et que déferleront les hordes chtoniennes, seul ce navire sera en mesure de préserver la civilisation. Les ouvrages conservés sur ce navire, bien que considérés comme impies par les masses laborieuses et les prédateurs sans nom qui les mènent à l’abattoir au nom du progrès, sont l’ultime espoir de l’humanité. Compléter cette collection est notre devoir, prendre à l’abordage ce vaisseau peuplé de plantes hallucinogènes armées jusqu’aux dents est une nouvelle étape pour la libération de l’humanité. Eventrez ses cales, pillez ses trésors, ramenez-nous de nouvelles gammes. Vers l’Aether, et au-delà.» L’équipage rugit d’exaltation devant un tel charisme et s’élança d’un seul coeur. (1027 jeux, 10388 ouvrages, 18 systèmes, 13862 critiques, 442 jeux amateurs, 968 éditeurs, 1920 bios, 3878 utilisateurs) |