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Un nom qui claque au vent de la destruction comme un étendard funeste

Horrifique : L’horloge de l’horreur fait la lumière cet été sur le haut potentiel ludique de l’obscurité

Les amateurs de Lovecraft et des jeux qui s’inspirent de son œuvre ont coutume de se reposer sur des scénarios très largement développés, voire documentés, au préalable. On leur reproche souvent de ne proposer aux joueurs qu’un rôle de spectateur dans une enquête jouée d’avance. L’on sait cependant depuis quelques années que l’horreur aussi peut s’improviser, et que l’on peut aller les yeux fermés là où la main de Lhomme n’a pas posé le pied. Mais cette improvisation est-elle vraiment à la portée de n’importe qui ? Ne repose-t-elle pas trop sur la maîtrise que nous aurions des codes du genre ? Un jeu pourrait-il proposer des outils pour pallier à cela ? C’est l’ambition d’Horrifique en tout cas. Dans une seule boîte, généreusement remplie par Frédéric Ghesquière et Bastien Wauthoz — deux amoureux des systèmes motorisés par l’Apocalypse — l’on trouve en effet de quoi inventer nombre de scénarios uniques, et ce sans préparation, sans être obligé de décortiquer toutes les arcanes d’un scénario. Il y a un ici gros travail de conception pour revenir aux principes mêmes de l’horreur, avec les types de personnages, et les types de mystères. Ainsi que la confrontation de la normalité à un fragment de surnaturel qui finira par prendre toute la place, sans que l’on sache à quel moment c’est la réalité qui dérape ou la perception que les narrateurs en ont.

Les exemples de jeu proposant l’horreur ne manquent pourtant pas. Bien souvent cependant ils achoppent sur une gestion trop stéréotypée de la folie, qui à un moment donné empêche les personnages de jouer. La peur et la folie y restent désespérément des freins. Dans Horrifique, par contre, l’angoisse devient un moteur ! Saisis par cette terreur sans nom, les personnages y gagnent l’énergie de réussir certaines actions, quitte à favoriser leur futur naufrage dans la folie. Les joueureuses prennent en main la propre folie de leur personnage, et la confient à une Obscurité qui rebondira d’autant mieux sur de telles opportunités narratives. Cette dynamique autour de la table lui fait ainsi indéniablement gagner en rythme…

Et ce rythme est aussi l’un des autres point forts d’Horrifique. C’est en effet l’une des principales difficultés à laquelle on est confronté quand on aborde le genre du fantastique horrifique. Doser le fantastique, doser l’horreur, savoir quand en mettre ou ne pas le faire est ce qui fait le sel de ces récits. Pour nous aider, il y a ici l’Horloge de l’horreur. C’est elle qui permettra ou non à certains éléments d’apparaître, à certaines événements d’advenir. Nous ôtant la peur d’aller trop vite, trop lentement, ou de ne pas en faire assez. Qui plus est, grâce à elle, tous les acteurs de la table seront au même diapason, conscients de l’état d’avancement du récit, et donc du degré d’imminence de sa fin. Preuve s’il en est de l’utilité d’un matériel bien pensé pour aider à l’immersion dans le jeu.

Car c’est aussi, et surtout, la somme de ce matériel de qualité qui accompagne joueureuses et Obscurité tout au long de la partie qui est la force d’Horrifique. De bonnes adaptations du PbtA, il y en a. De bonnes adaptations du PbtA qui fait passer un cap supérieur au jeu avec son matériel, il y en a peu. Et ledit matériel n’est pas là pour rendre le jeu joli, il est le jeu. Au point que le livre en devient accessoire. Mention spéciale à toute la création du cadre, du mystère, et des personnages, qui est ainsi résumée au recto de quelques fiches, qui seront ensuite utilisées en cours de la partie avec leur verso.

L’équipage du GRoG a non seulement été séduit par la mécanique mûrement travaillée d’Horrifique, que par ses accessoires qui n’ont justement plus rien d’accessoire et rendent l'horreur d'autant plus accessible. Et ils vous invite à vous aussi ouvrir cette boîte de Pandore, pour le plus grand bonheur de celui qui à R'lyeh à jamais dort.

Joyeux anniversaire !

...gagnent un niveau !

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