Cet ouvrage présente Bejofa, la grande ville de la rive nord du fleuve Sahar, face à Samarande. Originellement un quartier de celle-ci, Bejofa est devenue depuis longtemps une cité séparée.
Après le sommaire, une introduction d'une page insiste sur la promiscuité, la puanteur et la saleté de la ville. Puis, une nouvelle d'ambiance de deux pages se déroule entièrement dans les égouts.
Le chapitre 1 (6 pages) propose une série de règles optionnelles, en particulier sur les compétences, leur évolution et la gestion des gangs. Il est suivi d'une double page formant une carte de la ville comprenant les faubourgs, représentée en vue aérienne.
Le chapitre 2, "Les jours et les nuits" (22 pages), traite de l'histoire, de la démographie, de l'urbanisme, de l'organisation administrative et des bandes criminelles de cette ex-ville nouvelle, aujourd'hui très loin des rêves hygiénistes de son fondateur. La vie quotidienne en ville est également détaillée, le jour comme la nuit, jusqu'à l'argot local typique, le paysage artistique et littéraire, et la situation économique. Une liste de prix pour divers objets et services courants vient boucler cette partie.
Ensuite vient le gros morceau : le chapitre 3, intitulé "Les quartiers" (40 pages). Ici, après une page sur les épurateurs magiques des égouts, le lecteur découvre un à un les quinze quartiers de la ville. La morphologie, les autorités, les commerces et la vie quotidienne sont à chaque fois exposés. Puis, vient la description et les plans de divers bâtiments : Hôtel de Ville, maison de maitre typique, Souks immenses, etc.
Pour finir le chapitre 4, "Les scénarios" (20 pages), propose deux scénarios : "Petit traité d'anatomie bejofarde", une enquête complexe dans toute la ville sur une série de meurtres de prostituées, et "Quand les douze-vignes éternuent...", plus centré sur un quartier et une mystérieuse épidémie.
La carte représente le plan de Béjofa.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 7 mars 2021.
L’Atlas de Bejofa. On change d’équipe (2dsansfaces remplace Siroz) et par là même d’approche. J’ai lu Samarande et Bejofa coup sur coup. Les faiblesses de l’une sont les forces de l’autre.
Déjà, on remplace le style familier de Siroz (qui me plaisait bien sur INS/MV, moins sur NightProw’) par une qualité d’écriture assez rare en jeu de rôle de 2dsansfaces. Chapeau bas !
Bejofa a une âme, chaque quartier a son ambiance. Le travail est excellent !
En contrepartie, il manque une 50aine de pages à ce supplément. Très peu de lieux typiques, presque aucun PNJ phare, pas d’accroches de scénarios. On ne ressort pas de la lecture de Bejofa avec une myriade d’idées à développer, contrairement à Samarande. Ce que la cité gagne en âme, le MJ le perd en jouabilité immédiate.
Tant pis. J’espère juste que si 2dsansfaces font une 2nd édition de Samarande, ils sauront en faire une belle cité (littérairement parlant) comme Bejofa tout en intégrant autant de matos que Siroz a su le faire sur Samarande.
Critique écrite en janvier 2012.
Pour commencer, le bouquin est magnifique. La couverture donne déjà le ton et la mise en page est agréable, avec des illustrations homogènes et de qualité. Le mot "atlas" n'est pas volé... C'est vraiment un guide de la ville, avec son organisation, sa vie, ses bâtiments types et ses lieux à ne pas manquer. Très beau complément au quartier des Tanneries du livre de base. C'est un plaisir à lire, bien écrit, et surtout très utile ! Mention spéciale pour l'architecture qui est détaillée et l'organisationa dministrative. Les scénarios sont là encore réussis et prêts à jouer sans avoir besoin de les modifier. C'est un plus qui accentue l'utilisation efficace de l'ouvrage.
Maintenant, pourquoi ne pas mettre 5 ? Parce qu'effectivement, comme cela a déjà été dit, il manque quelques détails pour en faire une référence : des synopsys et quelques pnjs types. Voir quelques légendes urbaines pour vraiment faire de Béjofa une cité avec une âme particluière.
En revanche, cerise sur le gâteau : la carte ! L'illustration est vraiment adaptée pour un usage comme aide de jeu. Tout y est indiqué et on visualise tout de suite les localisations et les types d'environnement (ports, caractère social du quartier, faubourgs, champs...). Sûrement la plus belle et la plus "parlante" carte urbaine à mon goût.
A posséder par tout MJ de Nightprowler, ce supplément reste une réelle réussite, au point qu'il peut faire un excellent sourcebook pour tout jdr médiéval.
Critique écrite en avril 2013.
Il y a un truc qui finit par clocher avec ce supplément. Certes, je l'ai trouvé infiniment supérieur à Samarande : mieux écrit, mieux construit, mieux présenté, plus abouti, plus pro, plus inventif… Et pourtant, malgré une pagination inférieure, j'aurais mis pratiquement autant de temps à le terminer.
La première des raisons est qu'il est dense : il y a très peu d'illustrations intérieures et si le texte n'est pas particulièrement austère, il bombarde en revanche d'informations et de trouvailles. Il s'agit donc vraiment un travail de très grande qualité.
Mais il manque un souffle à Bejofa. L'impression que je garde de ce livre est plus une très bonne aide de jeu urbaine qu'une ville qui donne envie d'être arpentée dès le livre reposé. Car le problème est là : Bejofa est à l'origine un faubourg de Samarande, et même s'il s'agit d'une des 7 Cités, elle ne joue clairement pas dans la même catégorie. Par ailleurs, comme on parle d'une ville complètement adjacente, il est difficile de lui donner une atmosphère très différente : tous les protagonistes décrits sont d'ailleurs très semblables à ceux qu'on retrouve dans Samarande. Or, comme le guide de Samarande est d'une nullité abyssale, on ne peut même pas clipser Bejofa dessus pour en faire un supplément d'ensemble qui proposerait un décor urbain med-fan d'envergure.
Ajoutons à ces constats que Bejofa n'a absolument pas été écrit de la même façon que Samarande (heureusement d'ailleurs !), et est complètement dans la tonalité de la 2ème édition. Or cela ne gêne pas seulement d'un point de vue règles et mécanique. On retrouve le même manque de compatibilité entre Samarande et Bejofa qu'entre l'approche de la V1 et la V2 des livres de règles, ce qui n'aide décidément pas puisque les deux cités se jouxtent. Bejofa, bien que réussi en terme de travail fini, manque malheureusement sa cible en raison de la pauvreté du contexte jusqu'ici développé pour Nightprowler. Les deux scénarios proposés viennent confirmer ce manque : trop ambitieux pour le premier, et trop basique pour le second, ce n'est pas encore cette fois qu'on aura du matériel sur lequel s'écrier whaou !!!
Décidément, Nightprowler est un jeu qui continue à me frustrer fortement. Si j'ai trouvé dans Bejofa la qualité que j'ai désespéré dans Samarande, je reste encore à la recherche d'un jeu d'urban fantasy au sens littéral du terme : pouvoir faire du shadowrun / cyberpunk dans un contexte de pur heroic fantasy. La gamme Nightprowler continue à être erratique malgré la volonté plus qu'appréciable de 2d sans faces de la remettre dans les rails. Comme elle est actuellement en sommeil profond, il faut croire que je pourrai continuer à ronger mon frein encore longtemps pour avoir ce jeu que je n'aurai jamais trouvé.
Critique écrite en août 2016.
Dans ce livre de 96 pages à couverture souple se trouve, en plus d'une carte au format A1 en couleur, un exégèse de Bejofa. On y trouve une description générale de la ville, son histoire, ses habitations typiques et surtout une description quartier par quartier des lieux. Le livre suit un découpage jour/nuit, entendez par là vie citadine / activités de la pègre. Ajoutons aussi quelques aides de jeu, des erratas et deux scénarios pour conclure l'affaire.
La qualité des descriptions fait vraiment plaisir. C'est riche, bien écrit, même si l'on sent qu'il y avait de multiples auteurs et que le style fluctue grandement d'un quartier à l'autre. Il y a beaucoup de trouvailles et l'on ressent bien les différentes atmosphères de la cité. Par contre la cité semble manquer un peu de vie. Tout est gris, uniformément pourri et corrompu, et l'on peine à trouver des personnages qui sortent du lot. Arpenter Bejofa ne me tente pas, alors comment convaincre mes joueurs de le faire ?
J'ajouterai que le découpage du livre me laisse pantois : commencer un atlas par des des règles oubliées du livre de base et quelques ajouts, ça ne fait aucun sens. On veut entrer dans Bejofa ! Fallait mettre ça à la fin. Et à la fin, justement, les scénarios. Si leur but premier est de faire découvrir divers quartiers de Bejofa, c'est globalement raté. Le premier, une enquête, est dirigiste à l'extrême et le meneur de jeu aura quantité de travail à faire pour ajouter de la viande autour des os qui sont présentés. Et si ses joueurs ne veulent pas suivre la trame imposée, bah c'est fini, on plie bagage. Quant au second scénario, c'est un peu mieux mais guère folichon côté histoire ou intérêt ludique : une ligne droite, très courte, et fin du scénario.
Cet atlas manque un peu de finitions, malgré une qualité littéraire certaine. Il aurait mieux fallu concentrer les 96 pages à la cité uniquement, à l'étoffer de personnalités intéressantes, à mettre d'autres couleurs que du gris et du noir dans le quotidien des bejofards. Le corps est là, l'âme manque.
Critique écrite en décembre 2021.
Le crime paie !
Petite sœur délurée de Samarande, Bejofa, la cité des voleurs, ouvre le bal des suppléments papier pour Nightprowler 2. Et de quelle manière ! Couverture souple à rabats façon grand luxe et carte grand format en couleur, le genre que l’on étale sur une table pour préparer le coup du siècle !
Après quelques règles sur la gestion des gangs et la progression des compétences se dévoile le tableau de la cité, repaire de gredins, scélérats et autres monte-en-l’air. Surpeuplée et quasi insalubre, la ville est un labyrinthe de ruelles crasseuses, de maisons branlantes aux toits penchés, de tavernes et de bordels sordides aux caves habitées. Industrieuse et grouillante de vie, la cité est dirigée en sous-main par les familles de la pègre au grand dam, ou pas, du gouverneur et de ses prévôts. La description de Bejofa, des autorités, des institutions et du tissu économique est scindée en deux parties : la première dévolue au jour et à ses activités licites et la seconde consacrée à la nuit, quand la rue est aux mains interlopes de la canaille. Chacun des quinze quartiers est détaillé, mais plutôt qu’une description exhaustive et fastidieuse, l’ouvrage s’attache à créer une ambiance, une atmosphère typique qui rend Bejofa vivante et surtout attachante, à mi-chemin entre la cité médiévale-fantastique et le Paris populaire du XIXe siècle. C’est avec plaisir que l’on découvre le quotidien pittoresque de la crapule béjofarde avec ses combines astucieuses, ses coutumes douteuses, sa gastronomie savoureuse et son argot croustillant.
Bref, une ville et deux scénarios hauts en couleur qui sentent bon l’entourloupe et la magouille mais aussi la sueur des auteurs. Comme quoi, le travail d’orfèvre paie aussi.
Jérôme MICHEL (Jeu de Rôle Magazine n°5)
Critique écrite en novembre 2009.
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