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Billet Rouge

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Références

  • Gamme : Billet Rouge
  • Version : première édition
  • Type d'ouvrage : Livre de base
  • Editeur : Ecuries d'Augias (Les)
  • Langue : français
  • Date de publication : avril 2012
  • EAN/ISBN : 978-2-9534195-9-7
  • Support : Papier
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 80 pages à couverture souple au format 16 x 24 cm.

Description

Après les pages standards d'ouverture (titre, crédits, table des matières), le chapitre 1, Préface (2 pages), présente le jeu et les intentions de l'auteur.

Univers (32 pages) narre l'histoire de la cité d'Edimburgh (5 pages) et décrit en détail la cité elle-même en 1800 (23 pages) : son organisation politique, la Milice qui y assure l'ordre, ses principales institutions - l'Eglise et l'Université de Médecine -, le crime organisé, en particulier les réseaux de fournisseurs de cadavres à l'Université dont les tristement fameux Burke et Hare, la population et les Myasmen. Enfin, quatre pages sont consacrées à l'Oeil de Londres. Tout au long du chapitre, des encadrés présentent plus en détail certains points importants de la vie d'Edimburgh et certaines factions qui s'y côtoient : les Fermiers Edimburgeois, le Hell's Fire Club, etc. Une double page propose une carte de la ville.

Système de Jeu (17 pages) détaille successivement :

  • la création des personnages (6 pages)
  • le système de résolution des actions (3 pages) et le combat (4 pages)
  • la gestion des deux profils Vice et Vertu (2 pages)
  • l'évolution du personnage (1 page) couvrant ses compétences et les variations de la Confiance dont il jouit

Deux pages proposent des conseils au meneur de jeu quant aux scénarios possibles. Deux scénarios sont proposés :

  • A Vos Scalpels (12 pages) voit les agents chargés de veiller à la sécurité d'Edward Jenner, l'inventeur du vaccin contre la variole, qui s'est rendu à Edimburgh pour participer à un concours de chirurgie. Un décès en cours de concours va obliger les personnages à enquêter sur le passé de Jenner pour comprendre les tenants et aboutissants de l'affaire.
  • Un Whisky qui Déchire (9 pages) les verra envoyer enquêter sur la provenance de bouteilles de whisky (la principale production et exportation de la ville) ayant rendu divers consommateurs malades à travers l'Angleterre.

Une feuille de personnage vierge (deux pages, une face Vertu et une face Vice) termine l'ouvrage.

Cette fiche a été rédigée le 17 mars 2012.  Dernière mise à jour le 2 mai 2020.

Critiques

 

Billet Rouge se présente sous la forme d’un petit livret de 80 pages à couverture couleur de la collection « In Vitro » des Écuries d’Augias. Le style est plutôt direct et agréable, allant à l’essentiel sans se perdre dans un verbiage obscur. Au niveau des illustrations, elles sont plutôt de bonne qualité mais c’est avant tout une question de goût, certains pourront trouver le trait un peu hésitant.


BIENVENUE A EDIMBURGH !


Dans ce jeu, les joueurs vont incarner des repris de justice au XVIIIème siècle, des assassins, des violeurs, des pyromanes, bref, que des gens de bonne compagnie à qui la couronne britannique offre l’opportunité de payer sa dette autrement qu’en montant sur l’échafaud… Après un passage entre les mains de spécialistes qui vont mettre en sourdine leurs déviances, ils vont se voir remettre un de ces fameux billets rouges, un laisser passer pour la ville d’Edimburgh valable trois petits jours. Sur place, ces agents de la couronne – travaillant pour une organisation secrète nommée l’œil de Londres – devront en quelque sorte prendre le pouls de la ville, espionner et rapporter ce qui s’y déroule à leur hiérarchie. Mais pourquoi Edimburgh, que se passe-t-il là bas ? Et bien une grande peste a ravagé la ville au milieu du XVIIème siècle et elle est depuis en quarantaine, personne n’entre, personne ne sort, sauf autorisation spéciale. Une fois sur place les PJs devront se mêler à la faune locale et enquêter dans diverses directions selon leurs missions, tout en s’efforçant de garder en sommeil leurs personnalités de psychopathes.

La description de la ville en elle-même, bien qu’un peu courte, est une réussite en terme d’évocation. Encore une fois, les textes font mouche et donnent un bon panorama du théâtre des aventures des PJs. La particularité d’Edimburgh proprement dite réside dans l’existence des myasmen, des individus contaminés par le miasme, les restes de la peste en quelque sorte, qui afflige certains habitants de mutations et difformités plus ou moins monstrueuses. Ces êtres auront d’ailleurs un petit parfum de skaven pour les connaisseurs du Vieux Monde de Warhammer : des sortes d’hommes-rats vivant dans les égouts… En dehors de ça, quelques PNJs,  organisations et lieux typiques sont décrits pour donner vie à ce décor sombre.


LES ROUAGES DU MONSTRES


Le système de jeu est très – trop ? – simple, il s’articule autour de la double personnalité des PJ. En effet, à la création de personnage, les joueurs vont devoir définir deux profils, nommés Vice et Vertu, correspondant respectivement à leur côté sombre et criminel, et leur côté normal ou criminel. Les capacités des personnages sont définies sur quatre échelles opposées : colère et flegme, peur et détermination, égoïsme et empathie, désespoir et espérance, ainsi que par une poignée de compétences sur trois niveaux. Leurs scores varient en fonction du profil qu’ils suivent actuellement et peuvent varier en fonction de leurs actions en jeu. Pour résoudre une action, les joueurs vont simplement lancer un D6 (ou un D12 s’il s’agit d’une action sous adrénaline), ajouter leur valeur d’état d’âme et comparer le tout à un seuil de difficulté.

Simple et a priori efficace ; de toute manière le jeu ne s’encombre pas vraiment de technique et mise plutôt sur l’ambiance et le roleplay, ce qui n’est pas sans rappeler, dans un genre proche, l’ancêtre Maléfices.


VICES ET VERTUS


Après avoir lu le pitch du jeu, j’étais très impatient de dévorer Billet Rouge… J’ai une tendre sympathie pour l’Ecosse et raffole plus encore de ces histoires à la frontière de la réalité et du fantastique. Mais, une fois le livre terminé, j’étais animé d’un sentiment mitigé. En effet si l’annonce correspond à ce que j’ai trouvé j’ai malheureusement un goût de trop peu et d’inachevé. C’est vrai qu’en moins d’une centaine de pages on ne peut pas demander non plus un jeu complet mais là je suis vraiment resté sur ma faim :

  • Les deux scénarios proposés sont alléchants – particulièrement le deuxième qui tourne autour de la production de whisky – mais ils demandent vraiment un gros travail du maître du jeu pour les rendre jouables sans improvisation.
  • Les PJs travaillent pour l’Œil de Londres, certes, mais au final on n’en sait pas grand-chose. Qui sont-ils ? Comment travaillent-ils ? Une multitude de questions restent sans réponse, et là encore le meneur va devoir créer la partie manquante.
  • Le système de jeu avec les deux personnalités est vraiment une trouvaille sympathique mais  reste trop pauvre . A mon sens , il encourage une débauche d’atrocités inutiles lorsque la partie vice prend le dessus. Il faudra vraiment un dosage savant pour amener le jeu là-dessus et surtout des joueurs expérimentés capables de prendre suffisamment de recul pour que la partie ne devienne pas glauquissimme.
  • La description d’Edimburgh est très évocatrice mais, comme un décor de cinéma, derrière la peinture il y a un grand vide qui ne demande qu’à être comblé.

Pour conclure, le prix étant modeste, j’en recommande tout de même l’achat, il y a vraiment une idée originale et un joli traitement derrière tout ça. Cependant ne vous attendez pas à du tout cuit, il va falloir un MJ  capable de se retrousser les manches et surtout des joueurs matures et expérimentés pour pouvoir profiter pleinement du Billet Rouge…


Critique de Yanick "amaranth" Porchet publiée dans le Maraudeur n°9

Critique écrite en août 2013.

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