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Un Grog, ça coule comme de l'eau de source

Dungeon Crawl Classics

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Références

  • Gamme : Dungeon Crawl Classics
  • Version : première édition révisée, troisième impression
  • Type d'ouvrage : Livre de base
  • Editeur : Goodman Games
  • Langue : anglais
  • Date de publication : décembre 2013
  • EAN/ISBN : Pas d'ISBN ou non saisi
  • Support : Papier
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Dungeon Crawl Classics, Slipcase Edition. Etui rigide à l'effigie de Hugh the Barbarian comprenant :

  • livre de 484 pages avec deux doubles pages couleur, à couverture rigide
  • livret Classic Dungeon Crawl Art Folio de 16 pages en noir et blanc recueillant les illustrations de Peter Mullen pour la gamme

Description

Le livre de base Slipcase Edition est une variante limitée du livre de base de la troisième impression : il contient donc l’intégration des erratas de la première impression. Le livre est identique à la troisième impression si ce n'est la présence d'un livret d'illustrations et d'une boîte (étui) pour les protéger. Le livre contient de très nombreuses illustrations (presque une par page) à l’iconographie et au style très proche des premiers manuels de D&D. Certains dessinateurs sont d’ailleurs les illustrateurs originaux des premières éditions du célèbre jeu de rôle. On remarquera aussi que de nombreux titres, sommaires et autres crédits sont intégrés dans ces dessins. Ainsi chaque chapitre débute par deux illustrations pleine page et l’on trouve même des dessins humoristiques pour commenter les règles. Enfin, les auteurs font dans le texte de nombreuses comparaisons entre DCC RPG et d’autres jeux comme D&D. Le monde du jeu, Aereth, est très peu mentionné.

Le livre débute sur une illustration double page en couleurs, une page de titre, trois pages de crédits, une illustration double page rendant hommage à Jim Roslof (l’un des illustrateurs décédé depuis), et deux pages de sommaire. Puis une page demande au lecteur s’il est bien en accord avec les principes énumérés ; par exemple le lecteur devrait connaître la bibliographie de l’Appendice N. Ensuite, après une illustration pleine page, l’Introduction (1 page) présente la base des règles et les particularités du système par rapport à d’autres.

Chapter One : Characters (50 pages) permet de créer un personnage selon une méthode entièrement aléatoire. Les types de dés, les Abilities, les jets de sauvegarde, la centaine de métiers (Occupation) sont expliqués. L’alignement entre Loi et Chaos est l’occasion d’expliquer brièvement la création de l’univers et la lutte entre ces deux forces, les Grands Anciens de Lovecraft se situant dans la neutralité. L’alignement influence fortement les classes, qui sont ensuite détaillées :

  • le Clerc, serviteur des dieux du Chaos ou de la Loi
  • le Voleur, membre d’une organisation criminelle
  • le Guerrier, un combattant, chevalier ou brigand
  • le Magicien, lanceur de sortilèges
  • le Nain, entraîné à survivre sous terre mais aussi au combat
  • l’Elfe, en contact avec des entités supérieures, avec ses sorts et ses sens aiguisés
  • le Halfling, bon mangeur très discret et chanceux

Chapter Two : Skills (4 pages) explique les règles des compétences. Contrairement à d’autres jeux, il n’y a pas de listes de compétences. Celles-ci sont basées sur l’ancienne Occupation du personnage, en plus des capacités données par sa classe. Chapter Three : Equipment (6 pages) détaille les différentes possessions des personnages, avec leurs effets et leurs prix. On apprend ainsi que les personnages de bas niveau sont très loin de pouvoir s’offrir une armure et que les armes sont vraiment dangereuses.

Chapter Four : Combat (30 pages) présente le système de combat. Les personnages de bas niveau ont peu de chance de survivre à un affrontement. De nombreuses tables de coups critiques sont fournies, classées par niveau et par classe. Après les règles de combat monté, le système des Mighty Deeds des Guerriers et des Nains est expliqué. Il s’agit de coups spéciaux déterminé par un dé particulier. Des exemples détaillés sont fournis, comme des tirs de précision. La mort, les blessures, la guérison et les règles pour dépenser de la Chance sont ensuite expliqués. Le chapitre est complété par diverses règles (comme les dégâts des chutes), le rejet des créatures damnées pour les Clercs, et les duels de sorts. Ces duels magiques disposent d’un système spécifique avec tables d’effets secondaires.

Chapter Five : Magic (200 pages) est le chapitre le plus gros du livre. En général, lancer un sort n’est pas un acte anodin : c’est aléatoire et souvent dangereux. La magie des Magiciens (enchantements, magie noire et magie élémentaire) et celle des Clercs (magie des idoles et lien direct avec leur dieu) sont développées. La règle de Spellburn est expliquée : le lanceur de sorts peut sacrifier quelque chose de personnel pour augmenter ses capacités. De nombreuses tables aléatoires permettent de personnaliser les sorts, comme Mercurial Magic, Corruption ou Deity Disaproval. Suivent la description des sorts disponibles. Chaque sort est décrit selon le même format : description générale, apparence de l’effet, effets de la corruption, effets d’un lancé raté, et table qui détermine le résultat du sort en fonction du résultat du dé. Ainsi chaque sort dispose de nombreuses variations aléatoires.

Chapter Six : Quest & Journeys (8 pages) offre des conseils au Juge pour créer des quêtes et ne pas résoudre de grands actes par de simples sorts ou autres capacités sur sa fiche mais bien par de véritables aventures. Par exemple, si tous les personnages sont tués, plutôt que de finir la partie, le Juge peut les envoyer explorer l’Enfer. Les contraintes et potentialités de l’univers féodal et médiéval sont ensuite explorées, comme le voyage. Les auteurs conseillent ensuite d’utiliser les autres dimensions dès les premiers niveaux, comme dans les romans de l’Appendice N. 

Chapter Seven : Judge’s Rules (50 pages) donne des conseils de mise en scène (comment décrire le monde par exemple), mais développe aussi les règles pour les lanceurs de sort : comment apprendre un nouveau sort, comment avoir un familier, etc. La description d’une dizaine de “Patrons”, ces entités supérieures vénérées par les Clercs notamment, est fournie. Pour chacun on trouve son illustration, sa description, les effets en fonction du résultat du sort “Invoquer un Patron” et de nombreuses tables d’effets secondaires, de nouveaux sorts ou de spécificités de l’entité. Sont ainsi fournis les trois gardiennes du Destin, un seigneur élémentaire ou encore un prince démon. Des allusions au monde d’Elric de Melniboné sont présentes dans les descriptions. Le chapitre se termine par des règles diverses : points d’expérience ou tables aléatoires pour l’utilisation de la Chance.

Chapter Eight : Magic Items (14 pages) donne les règles pour la création et l’utilisation des objets magiques. Contrairement à d’autres jeux, chaque objet magique est ici unique et rare. L’auteur présente ensuite de nombreuses tables aléatoires pour déterminer les caractéristiques de ces artefacts : les épées, les parchemins, les potions, etc. Il n’y a pas de liste d’objets tout prêts : cela va à l’encontre de la philosophie du jeu, explique l’auteur.

Chapter Nine : Monsters (62 pages) traite des créatures. Après avoir donné des conseils pour personnaliser les monstres, l’auteur fournit plusieurs tables aléatoires pour déterminer leurs apparences et spécificités. Il explique également qu’il n’y a pas de système d’équilibrage des combats. Une vingtaine de tables de coups critiques par type de monstre sont ensuite fournies. La section suivante, Treasure, remet en question les incohérences de l’économie des jeux comme D&D. Dans Cyclopédia monstruous and mundane, les caractéristiques de nombreuses créatures présentes dans les romans de l’Appendice N sont détaillées. Les golems, vampires, pégases et autres monstres classiques ne sont pas présents, mais des Profonds lovecraftiens, un Androïde, des Démons, des Hommes-Singes, un Voyageur du Temps ou encore des Elémentaires. Quelques personnages non-joueurs (PNJ) complètent le tout. L’auteur précise que les caractéristiques sont données seulement pour référence et que les créatures du jeu doivent être uniques et mystérieuses.

Les Appendices (14 pages) fournissent ensuite de nombreuses précisions diverses :

  • Appendix C : Curses
  • Appendix L : Languages
  • Appendix N : Inspirationnal Reading - reproduit le fameux Appendice N écrit par Gary Gygax dans le Dungeon Masters Guide de AD&D en 1979
  • Appendix O : OSR Resources - liste de blogs, sites internet et autres livres du mouvement Old School Renaissance
  • Appendix P : Poisons
  • Appendix R : Rules complexity
  • Appendix S : Sobriquets - nombreux noms pour PNJ et créatures
  • Appendix T : Titles - nombreux titres pour les quatre classes humaines

Avec Adventures (11 pages), le livre poursuit sur deux courts donjons : The Portal Under the Stars prévu pour une vingtaine de personnages de niveau 0 ou une dizaine de personnages de niveau 1. Le scénario fournit une carte du donjon dessinée. Les aventuriers doivent piller la tombe d’un puissant magicien ayant pactisé avec des entités supérieures. Les dangers résident surtout dans les pièges plus que dans les rares combats. La deuxième petite aventure, The Infernal Crucible of Sezrekan the Mad, est prévue pour 4 à 8 personnages de niveau 5. Les aventuriers vont explorer le laboratoire d’un diaboliste. La clé de leur survie sera de ne pas tuer tout ce qu’ils rencontreront…

8 illustrations pleine page (les couvertures vierges des premières publications de la gamme) précèdent une page de remerciement aux magasins soutenant le jeu. Puis viennent onze pages de publicité pour les aventures officielles et les parutions d’éditeurs-tiers, comme le fanzine Crawl! ou Tales from the fallen empire, un univers de Sword & Sorcery utilisant le système DCC RPG. Une illustration double page en couleurs termine l’ouvrage.

Cette fiche a été rédigée le 8 janvier 2014.  Dernière mise à jour le 18 juin 2017.

Critiques

Ivryen  

Je suis plutôt branché jeux old school et j'apprécie beaucoup la production Goodman Games. Cependant, Dungeon Crawl Classics m'a vraiment laissé sur ma faim.

Je trouve que le système est inutilement compliqué. C'est le gros point faible du jeu. Certes, comme l'explique bien la fiche de la gamme, DCC n'est pas un rétroclone et n'a pas vocation à refaire du D&D, mais, sans entrer dans les subtilités et les guerres de chapelle du mouvement OSR, on peut dire que DCC cherche quand même un parfum particulier, celui du jeu avec classes, donjons, listes d'équipement et torche. C'est précisément là que le bât blesse car ce genre de jeu nécessite des règles plus légères que celles de DCC.  Avec le principes des dés d'action, les jets de sorts et des deeds, on n'aboutit pas vraiment à cela. C'est sûrement fun car les dés doivent voler sur la table, mais je pense qu'on doit aussi y perdre beaucoup de temps. De ce point de vue, 13th Age, O.S.R.I.C ou encore Epées et Sorcellerie proposent des choses bien plus intéressantes.

Restent deux énormes points forts qui jouent en faveur de DCC. La mise en page fait beaucoup de place aux images. De format très différents, elles sont le plus souvent géniales et truffées de clins d'oeil aux Grands Anciens, il y a même les vieilles vannes pourries qui ont fait la réputation d'AD&D 1. Moi ça m'a beaucoup plu, même si certains lecteurs pourraient ne pas apprécier ce style. L'autre point fort offert par DCC, c'est la création de personnages. On crée plein de personnages de niveau zéro et on ne conserve que ceux qui survivent à leur première aventure. Je crois que c'est plutôt un très bon mécanisme car il crée, sans aucun doute, un lien entre le joueur et son brave aventurier survivant qui s'est aventuré dans le donjon avec une lanterne et une fourchette. Le fait de disposer d'un pool d'aventuriers débutants permet également plus facilement aux joueurs d'accepter les faiblesses d'un personnage aux caractéristiques un peu faibles ou moyennes. Ce principe de création est, selon moi, tout simplement excellent et très bien servi par de savoureuses tables aléatoires.

Ces deux points forts mis à part (et ils justiifient l'achat ou le coup d'oeil bienveillant sur ce gros bouquin), DCC souffre de règles inutilement lourdes là où le genre demanderait plutôt de la fluidité. Malgré le plaisir que j'ai eu à le lire, je ne me vois pas maîtriser DCC. C'est pourquoi je ne peux lui mettre qu'une note moyenne.

Critique écrite en mars 2014.

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