Contenu | Menu | Recherche

Ce qui ne te tue pas te rend plus fort

Khitai

.

Références

  • Gamme : Conan OGL
  • Sous-gamme : Conan OGL - 2ème Edition
  • Version : première édition
  • Type d'ouvrage : Supplément de règles et de contexte
  • Editeur : Mongoose Publishing
  • Langue : anglais
  • Date de publication : février 2008
  • EAN/ISBN : 978-1-906103-69-9
  • Support : Papier
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 124 pages à couverture souple.

Description

Ce supplément est consacré au lointain pays de Khitai, reclus derrière son immense muraille. Librement inspiré de la Chine ancienne, Khitai est toutefois nettement plus sombre et sinistre que son homologue terrestre, comme souvent dans l'univers de Conan.

Après une page de titre, une de crédits et une d'introduction faisant office de table des matières, commence le premier des huits chapitres de l'ouvrage. "Beyond the wall" brosse en 24 pages le portrait du pays de manière relativement encyclopédique. La description géographique se taille la part du lion puisque l'histoire de Khitai occupe à peine une page, mais le texte reste émaillé d'anecdotes historiques plus ou moins anciennes. Le chapitre contient une carte schématique pleine page et quelques illustrations. Un impitoyable désert au Nord, de fétides jungles au Sud, la mer à l'Est et la Grande Muraille à l'Ouest, sont les principales sections du chapitre, auxquelles il faut ajouter Paikang, la capitale de l'empire et lieu de résidence de l'Empereur-Dieu, et quelques villes de moindre importance.

"Khitan born" (22 pages) est consacré à la description des habitants de Khitai. Après quelques généralités sur l'apparence (orientale), la langue et les habits, les quatres classes sociales sont présentées : la caste impériale, la noblesse, les officiers impériaux et le peuple, qui correspondent à peu près respectivement aux pouvoirs politique, social, militaire et économique. Suivent plusieurs courtes sections abordant des sujets aussi variés que le statut des femmes, les ressources naturelles et le commerce, le gouvernement, les lois, les superstitions, le calendrier. Un encart d'une page décrit la tombe de l'empereur Q'ang, enterré avec son armée. Le chapitre se termine sur l'adaptation des classes de personnages du livre de base aux PJ natifs de Khitai, ainsi qu'une longue liste de noms masculins et féminins.

"Ancestors, Demons and Gods" (14 pages) détaille le panthéon et la religion du pays de Khitai, qui divise l'univers en trois plans : les cieux, la terre et les enfers souterrains. Le culte des ancêtres (résidants des cieux) et la façon de leur demander d'intercéder en faveur des vivants, règles à l'appui, sont ensuite présentés, ainsi que la sorcellerie, qui invoque esprits et démons (kuei, résidants des enfers). Après une brève liste de divinités du panthéon, parmi lesquelles on trouve Yogah, l'étrange créature extra-terrestre que Conan libère dans la nouvelle La tour de l'éléphant, quelques paragraphes abordent le rôle des prêtres et sorciers (ou shamans) Khitais et le lien entre énergie magique et sexualité, faisant ainsi office d'introduction au chapitre suivant, "Black wisdom" (11 pages), qui est une liste de sorts spécifiques.

"Khitai at war" (11 pages) traite ensuite de l'art de la guerre, en commençant par une chronologie des grandes batailles qui ont marqué l'histoire du pays depuis que la première Grande Muraille a été érigée par le dieu de la guerre. Suivent quelques considérations sur l'organisation des armées, le restant du chapitre consistant en la description de trois classes de personnage militaires : le mercenaire, le piquier et le cavalier.

Les deux chapitres suivants sont des catalogues. "A Khitai gazeteer" (12 pages) est un recueil de personnages non-joueurs : bandits, patrouilleur, marchand, érudit, noble, esclave, prêtre, seigneur de guerre, ministre, commandant de la Grande Muraille, sorcier de la Grande Muraille, chef de gang, conseiller impérial, concubine, prostituée, nécromant, magistrat impérial. Il est suivi de "A Khitai Bestiary" (10 pages), qui est un recueil de 9 créatures, uniques ou génériques : grand singe blanc, kuei (démon des enfers souterrains), Nian (créature marine), le dieu du tonnerre (un kuei, malgré son nom), Lei jen zu (un autre kuei), Ba she (énormes serpents capables d'engloutir un éléphant), Tai su (une plante capable de repousser dans le ventre de ceux qui font l'erreur d'en manger), Lung (dragons orientaux), Jiang shi (vampire).

"Adventures in Khitai" (13 pages) propose plusieurs synopsis d'aventures : accompagner la caravane d'un marchand, découvrir des ruines oubliées, se lancer à la recherche de la mythique cité-fantôme de Chamba-ri, faire partie de la procession de Po-Sha, le monstrueux intendant de la Grande Muraille, alors qu'il se rend à la capitale, enquêter sur la disparition de huit jeunes gens à la veille du nouvel an, mettre un terme aux agissements d'une troupe de bandits défiant l'autorité impériale ou la rejoindre.

Un index (1 page) et l'OGL (1 page) terminent l'ouvrage.

Cette fiche a été rédigée le 2 juin 2009.  Dernière mise à jour le 17 octobre 2009.

Critiques

The King  

D’habitude, j’apprécie plutôt bien cet auteur. Il a écrit notamment l’excellent supplément sur la Cimmérie, mais aussi des livres sur Glorantha (sous licence Mongoose Publishing) ou encore pour Elric ! de Chaosium. Mais j’avoue que là, il est indéfendable. L’essai The Hyborian Age de Robert Howard, le texte qui donne à cet univers toute sa cohérence et sa cohésion, est reproduit en intégralité (11 pages) dans le livre de règles. Il est donc inadmissible de ne pas en tenir compte et d’écrire n’importe quoi. Un petit résumé s’impose pour expliquer mon mécontentement :

Une race humaine, mais mystérieuse et non originaire du continent, vivait sur les côtes d’Extrême-Orient du continent thurien et commerçait parfois avec la Lémurie, une nation insulaire. Alors que les civilisations sombraient dans la décadence, un immense cataclysme planétaire bouleversa la géographie, engloutissant la Lémurie, les îles pictes, ainsi qu’Atlantis. Nombre de Lémuriens se réfugièrent sur la côte Est du continent thurien, quasiment épargné, où ils furent brutalement asservis par la race ancienne et leur histoire se résume à des milliers d’année d’esclavage, avant qu’ils ne se révoltent après avoir atteint un stade quasi-bestial. Les survivants de cette civilisation esclavagiste, communément appelé Kharis par les textes apocryphes, s’enfuirent vers le Sud-Ouest et rencontrèrent une nation préhumaine qu’ils renversèrent, puis y substituèrent leur propre culture et fondèrent la Stygie. Les Lémuriens, ayant pris le contrôle de l’Est du continent, développèrent leur propre civilisation, avant de se diviser et de devenir les futurs Hyrkaniens (qui fondèrent ensuite l’empire de Turan).

Le Khitai n’est pas détaillé, mais l’on peut aisément deviner qu’il s’agit d’une branche des Lémuriens qui a évolué au contact des ruines de la civilisation magique des Kharis. Et voilà le soucis, l’auteur confond les habitants du Khitai (une nation relativement récente) avec une civilisation multimillénaire qui a fondé la Stygie. Selon son histoire du Khitai, les Hyrkaniens existent déjà et la révolte des Lémuriens esclaves est écrasée et ceux-ci sont repoussés vers l’Ouest, donc visiblement entre le Khitai et les Hyrkaniens.

Cela mis à part, l’auteur nous pond ensuite un ouvrage sur la Chine antique et mythologique, en remplaçant les termes que nous connaissons par la terminologie howardienne, généralement développée par les pastiches car Howard n’a quasiment pas abordé cette nation.

De plus, j’ai constaté pas mal d’erreurs inhabituelles dans ce supplément, notamment d’orthographe, de grammaire, des mots ou des bouts de phrase oubliés, mais aussi des redondances, avec des paragraphes repris quasiment mot pour mot quelques pages plus loin.

Le chapitre sur l’histoire et la géographie (qui inclut aussi les grandes cités) est forcément bien trop court pour décrire une région dont la superficie équivaut grosso modo à 75 fois celle de la France (ou 4 fois la Chine actuelle). De plus, l’auteur de la carte n’a fait aucun effort pour la rendre utilisable : on a les grandes lignes, mais à part les montagnes, il est impossible de distinguer les jungles, les plaines, les marais ou les déserts en raison de la couleur uniformément grise.

Autre exemple foireux : l’auteur indique que l’armée du Khitai possède 10 000 chars de combat (ceux de l’Antiquité) quand le supplément The Free Companies, publié quatre ans plus tôt, précise qu’elle n’en possède aucun, hormis pour les parades de la garde d’honneur.

On continue : l’armée chinoise, pardon du Khitai, est essentiellement composée de conscrits et tente de compenser sa médiocrité par le nombre, mais quitte à faire de la « chinoiserie », pourquoi ne pas évoquer les célèbres généraux chinois, dont l’équivalent de Sun Tzu, auteur de L'Art de la guerre, l'ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu et encore étudié de nos jours dans les académies militaires ?

Malgré ce gros barrage d’artillerie en règle, ce supplément n’est pas complètement à jeter. Le style de l’auteur est agréable à lire et il sait parfois mettre en avant quelques idées originales, quand il ne fait pas une repompe de la Chine antique.

La société du Khitai est assez bien décrite et avec une profondeur suffisante pour pouvoir y évoluer et créer des campagnes pour des personnages locaux ou bien des aventures ponctuelles pour des groupes d’aventuriers issus de diverses régions, notamment les synopsis d’aventure fournis à la fin, dont on peut tirer quelque chose par extrapolation. Par contre, on ne sait pas comment les 7 conseillers de l’empereur sont nommés.

Le chapitre sur la religion et les divinités, ainsi que celui sur la magie (nouveaux sorts) font très couleur locale et les nouvelles créatures sont globalement intéressantes, notamment les démons du Khitai, assez particuliers.

Peu de points positifs donc, d’autant plus que je ne suis pas certain que les descriptions soient vraiment très Sword & Sorcery. Le Khitai est une nation mystérieuse, à l’instar de la Cimmérie, car très peu développée par Howard, mais l’auteur s’en était beaucoup mieux tiré avec son Cimmeria.

À l’image des dernières publications de Mongoose Publishing pour Conan, le tout paraît bâclé. De plus, les références complètement fausses au canon howardien m’interpellent sérieusement et je finis par me demander à quoi sert la licence Conan (Conan Properties Inc.) si c’est pour que les ayant droits laissent écrire des âneries pareilles, à moins que l’aspect financier prévale sur la sauvegarde des textes de Robert Howard. Je ne donne pas 1, car il y a encore des trucs à tirer de ce supplément, mais le 2 est quand même magnanime.

Critique écrite en novembre 2017.

Les éditions mentionnées sont celles de la version originale. Vous avez décelé une erreur ou une correction nécessaire, ou encore vous souhaitez compléter la description ? N'hésitez pas à contacter la passerelle !

Mots des auteurs

Aucun mot d'auteur sur cet ouvrage pour le moment.

Critiques

  • Moyenne des critiques