Chouans et Vendéens

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Références

  • Gamme : Aux Armes, Citoyens !
  • Version : première édition
  • Type d'ouvrage : Supplément de règles et de contexte
  • Editeur : Cubic 6
  • Langue : français
  • Date de publication : janvier 1989
  • EAN/ISBN : 2-9503388-1-X
  • Support : Papier
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 48 pages à couverture souple.

Description

L'unique supplément de la gamme se recentre sur deux événements insurrectionnels de la Révolution française : d'une part la guerre de Vendée (comportant armées et batailles rangées) menée au sud de la Loire, d'autre part la "chouannerie", guérilla sporadique disséminée dans tout l'Ouest français au nord du fleuve. Fréquemment confondues - et ce, à tort, la guerre de Vendée et la chouannerie n'en comportent pas moins des traits similaires, à commencer par la figure fondamentale du paysan de l'Ouest.

Outre les traditionnels crédits et le sommaire (2 pages), le supplément s'ouvre sur la célèbre tirade d'Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein et troisième généralissime de la grande "armée catholique et royale" : "Si j'avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je meurs, vengez-moi".

"Chouans et Vendéens" se divise en trois sections : "Histoire" (description du contexte historique), "Règles additionnelles" et "Aventures" (un scénario suivi de onze "idées-modules").

Histoire
L'avant-propos insiste sur le caractère souvent insaisissable du conflit, de par sa nature même. Les auteurs se proposent donc de n'en fournir qu'une vue d'ensemble sur ces vingt pages.

"L'Ouest et la Vendée" distingue trois zones principales au plan géographique : le bocage, le marais et la plaine, tandis qu'une carte pleine page de la Vendée militaire indique routes royales, grands chemins, chemins et rivières. Une brève histoire de la Vendée avant 1789 précède la description de la région à la fin du XVIIIe siècle : l'agriculture, les propriétaires, les prêtres, la haine entre paysans et citadins ainsi que le rôle trouble des contrebandiers et faux saulniers sont successivement examinés afin de mieux comprendre la nature de la guerre. Une brève étude sur les deux motifs primordiaux des émeutes - résistance à la liberté du commerce et au retour à la féodalité - tente de répondre à la question : "la Vendée était-elle révolutionnaire avant 1793 ?", écartant au passage la thèse simpliste d'une prétendue cabale de la noblesse. Le thème de l'ambiguïté des rapports individuels, quelles que soient les causes politiques, bleues ou blanches, est ainsi souligné pour toute aventure ayant la Vendée pour cadre.

"La Contre-révolution", où l'on débute par "les grandes heures de la Vendée". Passée l'introduction rappelant les rancoeurs des paysans vis-à-vis des bourgeois, les diverses causes de l'insurrection sont retracées : suppression des ordres religieux puis instauration de la Constitution civile du clergé, enfin conscription forcée suscitée par la guerre extérieure. Les émeutes paysannes ainsi déclenchées contre les gardes nationaux et les patriotes finissent par engendrer une véritable armée forte de plusieurs dizaines de milliers d'hommes, commandée par des chefs prestigieux, nobles ou issus du peuple : la grande armée catholique et royale dont les victoires militaires, notamment la prise de Saumur, font trembler la République. Cependant, l'insuccès du siège de Nantes et la perte du généralissime Cathelineau annoncent le déclin de la grande armée vendéenne. Cette dernière sera écrasée lors de la défaite de Cholet puis ses restes seront définitivement exterminés lors de la tentative avortée du passage de la Loire. "La guérilla (1794-1800)" succède aux grandes heures, Charrette de la Contrie et son armée de paysans poursuivant le combat dans les marais puis à partir de l'île de Noirmoutier avant que le général républicain Haxo ne conquière celle-ci. L'impitoyable répression exercée par les colonnes infernales du général Turreau ravive l'insurrection vendéenne mais ses chefs demeurent trop divisés pour coordonner efficacement leurs actions. Le neuf thermidor an II (27 juillet 1794), la chute de Robespierre permet d'amorcer une détente progressive jusqu'à l'armistice forcé de décembre 1794. Toutefois, maintes violations de certaines de ses clauses ainsi que la pression des princes émigrés incitent Charrette, devenu généralissime, à reprendre les armes. Fiascos successifs des débarquements anglo-émigrés à Quiberon et à l'île d'Yeu, défection décourageante du comte d'Artois, frère cadet de feu Louis XVI. Tout cela scelle le sort de Charrette, arrêté puis fusillé fin mars 1796. Quant à la paix fragile qui s'ensuit, elle ne survit pas à la loi des otages votée par les républicains après le coup d'Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) contre la majorité royaliste du Directoire. Ce n'est qu'après son propre coup d'Etat du 18 brumaire an VII (9 novembre 1799) que Bonaparte, devenu Premier Consul, abroge la loi des otages, signe la paix à Montfaucon et amène une accalmie religieuse grâce au Concordat. Le sous-chapitre s'achève par l'historique des guérillas chouannes de Bretagne et de Normandie ainsi que par l'évocation des Anglais, appui extérieur - singulièrement fluctuant - des insurgés de l'Ouest.

"La vie pendant la Contre-révolution" trace les portraits physiques et moraux des paysans, prêtres, nobles et citadins de l'époque. L'organisation vendéenne (état-major et conseil supérieur) et l'organisation républicaine (généraux et représentants en mission) sont tour à tour étudiées ainsi que les tactiques de bataille des soldats paysans, sans compter le passage en revue des unités particulières bleues (légion noire, colonnes mobiles...) et blanches (Gardes Suisses, Chevaliers catholiques...). Les fameux Chouans concluent le sous-chapitre.

Une chronologie fait le tour des événements s'étalant du 12 juillet 1790, lorsque l'Assemblée constituante vote la Constitution civile du clergé, au 15 juillet 1801, lors de la promulgation du Concordat par le Premier Consul Bonaparte, deux dates butoirs qui encadrent onze années de déchirements liés entre autres à la question religieuse.

"Les grandes figures" regroupe quatorze courtes biographies, soient sept personnalités blanches (Cathelineau, d'Elbée, la Rochejacquelein, Charrette, Stofflet...) et sept bleues (Haxo, Hoche, Kléber, Marceau, Turreau et ses colonnes infernales, Westermann le Boucher de la Vendée, Carrier et les noyades de Nantes).

Règles additionnelles
Cette section de six pages propose des règles générales portant sur les compétences et la force vitale, trois nouvelles classes de personnages (foncier, contrebandier, colporteur), de nouvelles armes (outils, armes blanches, armes à feu, canons), un bestiaire (huit représentants de la faune régionale, du chat sauvage au taureau), un système permettant de simuler la justice des tribunaux ordinaires, par opposition aux tribunaux révolutionnaires, et enfin l'errata des règles du livre de base.

Aventures (17 pages)
La section débute par un "avertissement" incitant à ne pas confondre l'opinion politique (monarchiste, révolutionnaire ou neutre) des personnages-joueurs avec leur opinion sur les mouvements vendéens et chouans.

"La Rose rouge de rubis" (9 pages) est un scénario conçu pour cinq à sept personnages de niveau 4 à 6, monarchistes acharnés/modérés, neutres ou révolutionnaires modérés adhérant à la cause vendéenne. Au mois d'août 1793, convoqués à Cholet par l'état-major du généralissime d'Elbée, les PJ se voient confier la mission de récupérer un écrin et sa clef auprès du dernier héritier des barons vendéens d'Alacante. En effet, ces menus objets sont réclamés par William Hoverling, membre de la Chambre des Pairs britannique et responsable des agents au sein de la commission chargée de la question vendéenne. Une vieille querelle de famille va ainsi être déterrée...

Onze "idées modules" développent de courtes trames pour vos aventures. "Les Furets" présente sur quatre époques la lutte des personnages-joueurs contre une bande de faux-saulniers. "Siège" voit des PJ bleus défendre deux canons contre une horde de faux chouans, de fait des brigands. Dans "Contre-Chouans", huit bagnards libérés par un officier bleu reprennent derechef leurs activités malhonnêtes et kidnappent une jeune fille ; les PJ (bleus ou blancs) ont pour mission de délivrer la belle. "Le Convoi" et "Panique" mettent en scène des PJ blancs : dans le premier canevas, ceux-ci sont chargés de dérober un chariot rempli d'or ; dans le second, ils doivent retrouver un important contact au sein d'un village envahi par les colonnes infernales. "Idée de campagne" propose de vivre une saga paysanne en fonction des événements troublés de l'époque. "L'énigme de Sainte-Hermine" conte le sanglant mystère ourdi à l'ombre d'un dolmen par un hypothétique loup-garou ; aux personnages bleus de mener l'enquête dans l'esprit des Lumières sans froisser les paysans superstitieux. "Le Mariage" relate la tentative d'un prêtre réfractaire de s'emparer d'un crucifix (détenu par un prêtre jureur) en vue de célébrer un hymen clandestin. "Un départ précipité" offre aux joueurs la possibilité d'incarner de riches citadins qui souhaitent se mettre au vert pour protéger leur famille et leurs biens. "Le Chef" dévoile le plan d'un groupe de paysans projetant d'enlever un représentant en mission. "La machine" se déroule lors de la détente de l'année 1797, détente que des fanatiques bleus, les PJ, entendent bien anéantir en perpétrant un attentat contre une personnalité religieuse.

Le supplément se clôt sur une version contre-révolutionnaire du chant de Rouget de Lisle, à savoir la "Marseillaise poitevine" composée par l'abbé René Charles Lusson en mars 1793, ainsi que sur une feuille de personnage de deux pages.

Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.  Dernière mise à jour le 11 octobre 2009.

Critiques

 

Joueurs ! En avant !

Ce premier supplément pour le jeu de rôle révolutionnaire se présente sous la forme d'un livret de 48 pages détaillées comme suit :
- dix-neuf pages sur l'historique du mouvement chouan, des données géographiques, de courtes descriptions des personnages historiques célèbres ;
- six pages de règles additionnelles, avec de nouvelles classes de personnages, des armes, des animaux, un système pour gérer les peines de justice ;
- dix-huit pages d'aventures. Une longue, et plusieurs courtes (de l'ordre de la page) à développer ;
- une nouvelle feuille de personnage.

Le tout est assez bien écrit et donne envie de jouer en Vendée. Les aventures y seront hautes en couleurs, épiques et surtout proches du climat de la Résistance ou du jeu "Paranoïa". Comme pour le livre de base "Aux armes, citoyens !", la qualité des illustrations est moyenne, mais quand même en voie d'amélioration.

Pierre Rosenthal - Casus Belli n°51 (deuxième trimestre 1989)

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