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Mythologika

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Références

  • Gamme : Antika
  • Sous-gamme : Antika - 1ère Edition
  • Version : première édition
  • Type d'ouvrage : Catalogue
  • Editeur : Ludopathes
  • Langue : français
  • Date de publication : décembre 2014
  • EAN/ISBN : 9782351120378
  • Support : Papier
  • Disponibilité : Paru

Contributeurs

Contenu de l'ouvrage

Matériel

Livre de 132 pages à couverture souple format A5.

Description

Mythologika est l'encyclopédie ludique d'Antika, énumérant les divinités ancestrales et Olympiennes, les monstres et les héros mythologiques et historiques. Initialement prévue pour figurer dans le livre de base, sa taille s'accroissant, il en a été extrait pour devenir un livret indépendant de 132 pages au format A5. La maquette ainsi que la fonte du texte est proche de celle du livre de base avec une réduction due au format A5.

Toutes les entités, créatures et personnages sont décrits dans l'ouvrage avec historique, origines, relations avec les autres entités, et place dans l'univers. Leurs caractéristiques, compétences ainsi que leurs éventuels pouvoirs sont fournis pour une partie d'entre eux, mais une partie des entités ou héros décrits sont donnés sans caractéristiques ou indications techniques. Les chapitres qui suivent présentent les entités par ordre d'importance dans la Théogonie. Au sein d'un même chapitre les entités sont proposées par ordre alphabétique.

Mythologika s'ouvre sur les crédits imprimés sur la couverture intérieure, un titre en page une, puis la table des matières en page deux.

Dieux Majeurs (Olympiens) consacre 29 pages aux dieux majeurs du panthéon grec dont sont issus les personnages des joueurs. Chacun des dieux a une illustration sur une pleine page et sur une autre page une description de ses caractéristiques ainsi que son historique, ses traits de caractère et conflits en cours. De plus sont décrits leurs pouvoirs, domaines d'influence et les objets mythiques en leur possession, objets qui figurent dans le livre de base. Les divinités majeures sont Aphrodite, Apollon , Arès, Artémis, Athéna, Déméter, Dionysos ,Hadès ,Hécate, Héphaïstos, Héra, Hermès, Poséidon et Zeus. Tous résident dans l'Olympe et se soumettent (en général) au règne de Zeus.

Dieux Mineurs (10 pages) présente les dieux mineurs du panthéon grec. Peu de temples leur sont dédiés et on leur rend un culte bien moindre. Ils sont cependant en nombre, plus de trente dieux mineurs sont décrits, d'Acheloos à Zélos, en passant par les fameux Phobos (la Panique) et Deimios (la Terreur / la Déroute), fils d'Ares, les muses, les allégories, les fleuves. Tous sont affiliés aux Olympiens et obéissent à Zeus, certains peuvent même aller en Olympe par leurs propres moyens.

Dieux Primordiaux énumère sur 10 pages les dieux primordiaux issus du Chaos ; ils furent à l'origine du monde et représentent des forces élémentaires. Plus de trente dieux primordiaux sont listé, certains, s'étant rangé du côté de Zeus durant la guerre contre les Titans, sont libres mais beaucoup sont emprisonnés. Citons parmi cette multitude Aither (l'Air, la Lumière des Astres), Gaia (la Terre), Apaté (la Tromperie), Éris (la Discorde), Dolos (la Ruse), Hypnos (le Sommeil), Moros (le Destin), Némésis (la Vengeance), Oneiroi (les Songes) et Thanatos (la Mort).

Titans (6 pages) présente les Titans issue des dieux Primordiaux. Ils combattirent pour certains Zeus et les Olympiens et furent emprisonnés dans le Tartare, alors que d'autres conservent leurs prérogatives. Moins de trente Titans sont listés, dont Kronos, le père de Zeus.

Nymphes décrit en 5 pages les Nymphes, des créatures liées à la nature et qui ressemblent à de très belles femmes. Ni immortelles ni divines, elles bénéficient cependant d'une vie très longue et ont souvent séduit des dieux et des mortels. Plus de trente Nymphes fameuses sont décrites dans le chapitre, parmi elles les fameuses Calypso, les Hespérides et Io.

Héros et personnages antiques détaille sur 32 pages la grande majorité des héros mythologiques, des protagonistes auxquels les personnages des joueurs pourront s'opposer ou s'associer plus facilement que les intouchables immortels. Que se soit le divin Achille, le roi Augias, Enée au destin tragique qui vengera Troie en fondant Rome, Ulysse et tout les protagonistes de la guerre de Troie, tous sont repris dans ce chapitre.

Bestiaire (35 pages) présente une liste d'animaux mais aussi de créatures mythologiques ou peuples fantastiques. Les Amazones, le Cerbère, les Centaures, Cyclopes et loups... du plus commun au plus étrange.

Un index de trois pages clôt l'ouvrage avec la liste de toutes les créatures et héros du livret.

Cette fiche a été rédigée le 17 janvier 2015.  Dernière mise à jour le 17 juin 2020.

Critiques

Pierre 'Tybalt' Cuvelier  

Premier supplément pour Antika, Mythologika est présenté par l'éditeur comme un complément indispensable, à la fois recueil de divinités, recueil de héros et d'héroïnes formant autant de PNJ possibles, et bestiaire. Tout ça à la fois ? Oui. Autant dire que la tâche était rude en termes de travail de documentation et de rédaction, pour offrir aux MJ et aux joueurs une ressource claire, utile et complète. De ce point de vue, Mythologika s'en sort assez moyennement.


Au chapitre des qualités :

  • Il faut reconnaître à Mythologika le mérite non négligeable d'exister et de proposer aux joueurs francophones un recueil de dieux, de créatures et de héros plus proche de la "vraie" mythologie grecque que ce qui était disponible jusqu'à présent en France (en général des jeux américains, car d'autres comme le jeu grec Zôntana Epè n'ont encore jamais été traduits). Preuve que les créateurs de jeux francophones peuvent eux aussi créer des choses intéressantes en matière d'univers mythologiques.
  • Les chapitres portant sur les divinités et le bestiaire sont très complets : ils proposent à la fois les dieux, déesses et créatures connues de tout le monde et d'autres moins connus, de quoi permettre de renouveler les aventures à moyen et long terme. (Le chapitre sur les héros et héroïnes, lui, ne pouvait pas être complet, puisque les personnages de la mythologie grecque se comptent par milliers. La sélection proposée reprend les plus connus et quelques autres, mais effectue des choix parfois étranges, comme on verra.)
  • Le supplément est doté d'un sommaire et surtout d'un index, des outils utiles qui manquaient cruellement au livre de base.


Je suis plus partagé sur des choix de création ou de présentation qui se justifient, mais que tout le monde n'appréciera pas forcément :

  • Les choix opérés dans les personnages et créatures inclus et les variantes retenues brassent très large et mettent sur le même plan des personnages célébrissimes et d'autres franchement obscurs, ainsi que des créatures qu'on croise dans les ornements mais qui n'ont aucun mythe propre. L'avantage est que c'est inclusif et que cela multiplie les inspirations possibles. D'un autre côté, cela peut donner une impression de fourre-tout pas toujours fidèle à la mythologie telle qu'on la trouve dans les grands textes comme l'Iliade, l'Odyssée ou les poètes tragiques.
  • Le choix de la longueur. A peine 130 pages pour couvrir un sujet pareil, c'est très peu. Les notices des divinités, créatures et personnages sont donc courtes : ne vous attendez pas à un luxe de détails.
  • Le format A5 doublé d'une police de caractère franchement petite. Soyons gentils et parlons ici d'un choix délibéré plutôt que d'une mise en page moyennement maîtrisée. L'avantage de ce choix est que le bestiaire est très facile à trimballer avec soi en même temps que le livre de base du jeu. L'inconvénient est que vous avez intérêt à avoir une bonne vue (sérieusement, ça doit être une police taille 8 ou 9...).
  • Les illustrations, qui ne m'ont pas toutes convaincu. Autant les couvertures, les pages illustrant les attributs des divinités et l'illustration précédant l'index m'ont paru réussies, autant la plupart de celles qui illustrent le bestiaire ont un style particulier, en noir et blanc très tranché, qui, sans me paraître laid, ne correspond pas à ce que j'attendais pour un jeu épique dans la Grèce mythologique (ce type de choix graphique me fait plus penser à du fantastique contemporain).


Venons-en enfin aux défauts et aux limites de ce supplément :

  • J'ai l'impression d'un texte qui hésite constamment entre fournir un dictionnaire de mythologie ou bien un réel supplément de jeu de rôle. C'est objectivement une difficulté pour élaborer un supplément pareil. Mais le résultat a le cul entre deux chaises et m'a paru parfois maladroit. Autant les pages consacrées aux dieux majeurs sont bien rédigées dans la perspective du jeu, avec une description de la personnalités des dieux de l'Olympe et du type de ruses ou de tactiques dont ils sont coutumiers, autant les notices consacrées aux dieux mineurs, aux héros et parfois aux créatures se résument trop souvent à des rappels de mythologie purs et simples, qu'on pourrait trouver ailleurs en mieux et en plus détaillé dans n'importe quel dictionnaire de mythologie ou sur Wikipédia. Certes, au moins avec ce supplément on a tout sous la main à un seul endroit, mais est-ce ce qu'on attend d'un supplément de jeu ? On attend surtout des choses directement utilisables pour préparer un scénario, comme des renseignements sur l'apparence et la personnalité d'un personnage, ses relations avec d'autres héros, son appartenance à tel ou tel royaume ou cité. Or, souvent, on ne trouvera rien de tel.
  • Au fond, le choix même de la forme du dictionnaire de noms propres, s'il se justifie pour le bestiaire, n'est vraiment pas si pratique pour les PNJ, car il aboutit à séparer des personnages qu'on gagnerait à présenter par groupes ou rattachés à leurs cités ou pays d'appartenance. Or si Mythologika prétend rivaliser avec les dictionnaires de mythologie, il en est aussi incapable parce qu'il ne donne aucun outil pour comprendre rapidement les relations des personnages entre eux (lignées et dynasties, groupes de héros du type Argonautes) ou pour les rattacher à la présentation géographique du monde fournie par le livre de base. Du coup, le MJ va devoir, soit faire ce travail lui-même, soit y renoncer et mettre en scène un joyeux fouillis.
  • Et ce choix du dictionnaire aboutit aussi à multiplier les entrées pour des personnages aux profils finalement assez proches, là où on aurait pu se contenter parfois de quelques profils type du genre "Roi peu puissant", "Roi puissant", "Princesse royale" ou "Archer expérimenté", et consacrer du coup plus de place à des informations sur l'univers, comme le fait le vieux supplément Rolemaster "Mythic Greece", très ingénieux de ce point de vue.
  • "Au moins, on a des caractéristiques chiffrées", me direz-vous. Sauf que non, pas toujours. Une partie des divinités, personnages et créatures sont des notices de purs rappels mythologiques sans volet technique. Parfois c'est normal (il aurait été difficile, fastidieux et pas forcément utile de donner des caractéristiques différentes pour les dizaines d'enfants de Nyx ou d'Eris, même si c'est dommage de ne pas avoir mieux mis en avant certains enfants de Nyx tout de même connus et pleins de potentiel ludique, comme Momos, dieu du reproche, ou Lyssa, qui n'est pas la colère comme le dit le supplément mais la Folie furieuse). Mais parfois c'est plus surprenant. J'ai été étonné ainsi de ne pas avoir de caractéristiques typiques pour les Fleuves, pour des déesses tout de même importantes comme Létô (mère d'Apollon et d'Artémis), Séléné (la lune) ou Téthys (l'Océan femelle).
  • Parmi les nymphes, on en a tout un tas d'inconnues présentées pêle-mêle alors que certaines sont vraiment plus connues que d'autres, et certaines comme Callisto et Echo méritaient mieux que ça (sans parler de Philyra, mère de Chiron, qui devient ici "Phylira").
  • Des héros comme le roi Admète, Amphion le poète magicien, Amphitryon, Deucalion, Egée, Etéocle, Icare, Méléagre (pourtant héros de la chasse au sanglier de Calydon, un cycle héroïque non négligeable), Oreste le fils vengeur d'Agamemnon, Pélias (l'ennemi par excellence de Jason), Sisyphe le rusée, le riche roi Tantale, l'extraordinaire archer Teucros, et des héroïnes pourtant fameuses et pleines de potentiel ludique comme la manipulatrice Clytemnestre, Déjanire qui tua Hercule, Electre qui tua Clytemnestre (et n'a même pas d'article), Hécube et Hermione de la famille royale de Troie, Iphigénie sacrifiée mais sauvée par Artémis et devenue prêtresse d'un culte sanglant malgré elle, Omphale dont Hercule fut l'esclave, Pandore la première femme, Pénélope à la ruse et à la persévérance incroyables, sont privés de caractéristiques.
  • Inversement, le supplément prend la peine d'inclure des personnages qui n'étaient franchement pas indispensables dans un jeu orienté vers l'épopée, comme Philémon et Baucis, Astyanax (qui n'est qu'un nouveau-né tué à la prise de Troie et aurait pu être regroupé avec l'entrée Hector ou Andromaque), Coronis, Myrrha et des personnages vraiment peu connus comme Bias, Philammon ou Ténès. De même, un jeu centré sur la mythologie grecque pouvait se dispenser des caractéristiques de Romulus et Rémus, puisque la chronologie du jeu se déroule largement avant la fondation de Rome (dont la date légendaire est 753 av. J.-C.) et qu'aucune autre figure de la mythologie romaine n'est incluse (ce qui aurait représenté pas mal de personnages supplémentaires).
  • Mêmes maladresses ponctuelles sur la transcription des noms propres des divinités, créatures et personnages. Il peut s'agir de transcriptions volontairement archaïsantes mais pas du tout pratiques parce que personne d'autre ne les utilise (exemple : "les Kharités" ne sont autres que les Kharitaï en grec, mais, en français, soit on transcrit le nom grec tel quel, soit on les appelle les Grâces puisque c'est le sens du mot grec. Quelqu'un qui ne sait pas ça aura du mal à se renseigner à partir du nom utilisé par le supplément). A d'autres endroits, ce sont des transcriptions aberrantes, qui semblent parfois décalquées des noms... anglais (par exemple, Okéanos, le dieu Océan, se voit ici baptisé "Océanus" avec une terminaison latine, assez déplacée en pleine mythologie grecque, mais courante dans les transcriptions anglaises des noms grecs). J'ai aussi été étonné de trouver un nommé "Polypémon" dans lequel tout fan de mythologie reconnaîtra Procuste (où diable les auteurs du jeu ont-ils pêché ce nom alternatif obscur ?). Homogénéiser la transcription des noms propres dans les textes sur la mythologie grecque est un défi, même pour des publications universitaires : l'éditeur aurait dû se méfier et, peut-être, éviter les archaïsmes et afféteries inutiles qui risquent de dérouter les MJ les moins bien renseignés.
  • La finition orthographique et typographique est perfectible. Ça pique un peu les yeux dans les notices, mais ça devient franchement une gêne à la compréhension quand l'erreur se produit dans un nom de personnage (la déesse Britomartis devient "Britomaris", Philyra "Phylira", le géant "Antée" devient "Anthée" et Pélée, père d'Achille, devient "Pelée" : pour quelqu'un qui ne connaît pas déjà l'orthographe correcte du nom de ces personnages, il sera difficile de retomber sur le bon nom en cherchant le nom erroné dans Wikipédia...). Ce dernier cas est heureusement rare.
  • En dehors du premier chapitre, les illustrations sont étonnamment rares et étrangement réparties dans le supplément : aucune entre la page 33 et 97 ! Là, c'est franchement décevant, parce qu'une bonne mise en page et des illustrations régulières sont un peu le minimum attendu d'un supplément "pro" selon les critères actuels.

J'ai donc le sentiment d'un supplément qui n'a pas poussé à fond la réflexion nécessaire pour proposer un outil vraiment commode pour les MJ dans la préparation de leurs aventures, et aussi d'un supplément publié un peu à la va-vite, même s'il présente moins de défauts que le livre de base de ce point de vue. Il faut reconnaître que le sujet traité était objectivement difficile à bien faire dans un supplément de jdr et que Myhtologika est déjà un effort notable et une nouveauté par rapport à ce qui existait déjà. Mais ces limites expliquent que je me contente d'une note de 3 sur 5, car le résultat n'est que correct là où il aurait pu être franchement grandiose.

Critique écrite en février 2015.

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