Sur un navire, la règle impose au capitaine de tenir un journal de bord. Le Grog ne fait pas exception et, au cours de ses maintes années d'existence, pas une semaine n'a débuté sans qu'une entrée soit ajoutée au journal. Pas par le capitaine, il n'y en a pas à bord du Grog, mais par l'un des administrateurs, de quart à ce moment là. Tranches de vie d'un site web...
Hebdo du lundi 15 octobre 2012La bataille avait fait rage pendant trois jours. Vague après vague, des assaillants innombrables déferlaient sur la poignée de défenseurs, de jour comme de nuit. Les sorciers de la compagnie noire tentaient de les canaliser vers les zones prévues, les hommes en rouge dirigeaient leur secteur du front d'une main de fer, pendant que le haut commandement, repérable à sa tenue jaune, courait d'une urgence à l'autre. Rares étaient ceux qui pouvaient grappiller quelques heures de sommeil entre deux vagues, et l'épuisement se lisait sur tous les visages. Et pourtant, même poussé au-delà de ses limites, l'organisation parvenait à tenir bon, à résister encore. Plus que quelques heures et le contrat serait rempli, plus que quelques heures et viendrait la retraite salvatrice. Plus que quelques heures. Encore quelques heures ! Tout avait été préparé pour faire face à l'assaut annoncé de longue date, des positions fortifiées, des stocks de nourriture, des munitions diverses et variées, mais les effectifs des assaillants dépassaient les prévisions les plus élevées et il fallait quand même tenir encore, plus longtemps. Après chaque vague, l'espoir naissait qu'il s'agissait de la dernière. Espoir toujours déçu... Et pendant ce temps, sur d'autres fronts, manquaient les hommes qu'il avait fallu concentrer ici. Les archives n'étaient plus tenues, et des effectifs squelettiques assuraient une veille minimum au QG. Les dossiers non-traités s'y empilaient, et il devenait difficile de gérer le flux nouveau. Pourtant, quelques-uns avaient pu être gérés, et plusieurs nouveaux plans de bataille étaient en cours de diffusion : un pour les infiltrations discrètes, un pour le combat nocturne, un autre pour les accrochages spatiaux et un dernier pour les affrontements magiques. Toujours ça de fait en prévision de la prochaine campagne. Mais déjà la situation change sur le terrain. Les hordes ont cessé de déferler, et les héros qui ont tenu bon sont fatigués et aspirent au repos. C'est trop beau pour durer et l'ordre tombe d'en haut : « Ça y est, OctoGônes est fini ! Tout le monde rejoint son poste sur la passerelle ! Et plus vite que ça. » (990 jeux, 10133 ouvrages, 16 systèmes, 13476 critiques, 431 jeux amateurs, 950 éditeurs, 1870 bios, 3619 utilisateurs) |